Zipcar : la voiture en réseau



On ne va pas vous le cacher, on aime Zipcar. Pas seulement parce qu'on peut rouler dans des voitures jaunes à pois verts (il y en a de toutes les couleurs, même des grises pour les ingénieurs et des noires pour les patrons) ; pas seulement parce que Zipcar fait vivre le concept déjà plus très nouveau de "car sharing" ; pas seulement parce qu'une voiture partagée c'est 15 à 20 voitures de moins sur la route, donc 6500 voitures partagées ça fait... euh... quand même pas mal et c'est qu'un début ; pas seulement parce que ça tourne sur iPhone (la réservation pas les voitures) mais aussi sur des ordinateurs tout ce qu'il y a de normaux...



Image : Zipcar

... pas seulement parce que c'est drôle (si vous ne nous croyez pas regardez ici), mais parce que chez Zipcar ils ont compris deux ou trois choses essentielles à qui veut développer de nouveaux comportements chez les consommateurs. Et la question posée n'est pas tout à fait triviale, en gros ça consiste à dire : comment bâtir une civilisation du partage des biens de consommation sans verser dans le collectivisme à velours côtelé avec les pièces aux coudes et aux genoux ? En faisant des voitures jaunes à pois verts ? Oui mais pas que... Le but c'est que la vie d'après soit meilleure que la vie d'avant, pas moins ! Et pour ça il faut :

- 1/ Que le garage le plus proche soit... proche tout simplement. Expérience faite à San Francisco (downtown quand même), la densité des parkings Zipcar est très élevée. Où qu'on soit, c'est à deux pas...


Image Zipcar / Google Maps

- 2/ Qu'il y ait toujours une voiture disponible quand on en a besoin, parce que la voiture c'est la liberté et que la liberté n'est pas négociable.

- 3/ Que ce soit simple, direct, rapide et qu'on sache toujours exactement à quoi s'en tenir, bref l'inverse de la recherche d'un taxi à Paris à cinq heures un jour de pluie par exemple.

- 4/ Que la jouissance soit individuelle même si la propriété est déléguée (plutôt que partagée en l'occurrence).

Et c'est pour ça que Zipcar est un service de communication avant d'être un service de transport, un service d'émotion avant d'être de vie pratique, un service de réseau en même temps que de mobilité. Un exemple : comment ont-ils résolu la toute bête question du plein ? Qui le fait ? Qui paye ? Comment le sécurise-t-on ? La réponse est une simple solution de télécom enveloppée dans pas mal d'ergonomie et un peu de civisme.

On vous recommande donc chaudement de faire le plein lorsque le réservoir de la voiture que vous conduisez atteint le quart. Pas de chance, ça tombe sur vous (et ça permet de constater que les conducteurs Américains ont ceci en commun avec les Marseillais du Vieux Port qu'ils en connaissent un rayon en matière de "petit quart", ce qui est bien moins, bien, bien moins, qu'un "petit tiers" croyez-nous ; bref, ça tombe sur vous...) Vous arrivez benoîtement à la pompe à essence... vous vous saisissez du petit bout de plastique qui vous attend dans le pare-soleil, vous le glissez dans la fente destinée habituellement aux cartes de crédit, vous saisissez votre numéro de conducteur ET le kilométrage (enfin le mileage) courant de la voiture... et vous pompez comme un Shadok heureux. Pas de débit côté consommateur, pas de risque de fraude côté Zipcar : la seule chose qu'on peut payer avec cette carte c'est de l'essence, seulement pour cette voiture-là, et seulement à ce moment-là; la connection permanente de tous les véhicules permet de contrôler en temps réel et ça marche comme dans un rêve. Quand on connaît la difficulté de passer un simple appel depuis une cabine publique avec une calling card Verizon ou AT&T, on peut vous dire qu'au début on n'y croyait qu'à moitié. Pour un peu on aurait refait le plein toutes les cinq miles pour cesser de s'en frotter les yeux.

La morale de cette "user experience", c'est que ce sont souvent de toutes petites solutions parfaites qui font tenir debout les grands édifices. Et qu'à l'inverse ce sont de petits diables dans de petits détails qui les flanquent irrémédiablement par terre. Parce qu'on peut vous dire qu'on n'aimerait pas du tout Zipcar si on avait dû galérer autant pour faire le plein que pour passer un malheureux coup de fil.

La deuxième morale, c'est qu'il faut changer la communication, changer l'information pour changer les façons de faire.

La troisième morale c'est qu'on peut faire ça en rigolant pour peu qu'on soit un brin multi-tâche.


This is not a real video. On vous l'a dit la vidéo est là...>>